dimanche 15 juin 2014

Villette Sonique 2014 : si tous les hippis avaient des clochettes


Mardi j'étais à l'Espace B avec P. Un lieu parfait : quatre papis au bar arrêtent un cinquième qui passe devant, promenant son chien, et faisant mine de pas voir les autres. Celui qui sort du bar, attrape le flâneur : - oh marcel, tu passes devant la pompe à essence et tu t'arrêtes même pas faire le plein ? Une heure trente plus tard, changement radical de décor : on est maintenant cernés par les hipsters - je note d'ailleurs du coin de l'oeil un très beau sweat à capuche jaune à pois noir sur survêtement bleu - quand Etienne Jaumet de Zombie Zombie pause sa bière sur notre table déjà passablement encombrée. Curieux mélange, de Marcel à Etienne...

Entré dans la salle aux premières notes synthétiques de Sun Araw, j'y entend un très bon début de concert en forme de revival des sons Sonig (Sun papa and the fan club orchestra / Vert / FX randomiz...) puis Laraaji monte sur scène et tous deux dévient vers une sorte d'Amon duul 2014. Sortant momentanément de la salle, je croise Tamara des Konki Duet - et je suis très heureux de la revoir - qui vient d'arriver. Laraaji est maintenant seul parmi ses clochettes et écrans tactiles et synthés, et au troisième morceau de 25 minutes, il me revient un pti air qui me rappelle que "si tous les hippies Y z'auraient des clochettes ; des clochettes au.... ; ça f'rait qu'on s'entendrait plus". L'heure de rentrer venait de sonner.

Vendredi, je suis allé voir Man or Astro-Man? (l'excellent "Maximum Radiation Level" par exemple à 42min 30) et ce !Putain!#?! de Ty Segall et ses saloperies d'astiquement de manche.

Samedi j'ai écouté les belles basses sourdes et hypnotiques des Pachanga Boys en regardant des brebis noires broutant autour de la bicyclette ensevelie de Claes Oldenburg et Coosje van Bruggen.

Et nous voilà déjà dimanche midi, le temps de notre picnic annuel. Installés à une oreille (un peu assourdie) d'un camion mix red bull, au départ trompeusement attiré par une séduisante Alabama song des Doors en edit dub - Well, show me the way, To the next whisky bar - nous sommes ensuite allé nous laver nos oreilles saturées de miel par un nouveau dj r'n'b chill wave crémeux collant au live de Juana Molina. Là, T. qui à un peu d'avance comme on dit parfois dans le métier, me fait le blazé - tout à déjà été fait, on est dans un revival perpétuel - et digresse sur ce qu'il appelle la VRAIE musique - c'est à dire le hip hop West Coast - et pour contrer ma moue dubitative me promet de me faire un joli Powerpoint explicatif et détaillé - camemberts, histogrammes et tout le bazar - afin de me démontrer que Mobb Deep est bien le boss du hip hop et donc de la musique en général. On tope là, le rendez vous est pris pour un soir prochain, mais secrètement je sais que je préfère déjà les promesses d'été de la petite Juana.

Quelques plongeons du haut du pont plus tard droit dans le canal verdâtre - auxquels nous ne sommes que spectateurs, je vous rassure - nous rétablissons le camp de base sur la grande prairie afin de déguster un rosé bien chaud et bien sucrée accordé à la température ambiante de fin d'après midi. Nous repartons ensuite à la conquête du Jardin des îles où nous retrouvons les japonaises de Nisennenmondai parties en transes mutées de sonorités rock'n'rolliennes, et ma fille de 6 ans, surprise, m'arrête : "Papa ? Moi je trouve qu'il y a beaucoup de tambours mais j'aime bien". Et au milieu de cette petite foule dense et répartie entre des talus et les arbres du Jardin des îles, la grand boule de la Géode dans l’œil gauche, le soleil dans l’œil droit, me revient à nouveau cette petite rengaine : "S'il suffit d'aimer tous les hommes ; Pour être un vrai hippy en somme ; Moi je suis le roi des hippy ; Je vous l'dis".





PS : Par contre, même si j'ai vu Sun Araw mardi soir et que mon équilibre cosmique me conseillait à nouveau d’enchaîner Ben Frost dans la foulée (en concert à la Machine du moulin rouge le 13/06), il est entendu qu'il était hors de question que je me coltine à nouveau Ben, rapport à notre petit différent de 2012. Toutes les explications dans Cameron Stallones is God / Ben Frost est un con.

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